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Caractérisation hydrologique, morphométrique et physicochimique d’un hydrosystème urbain : le lac municipal d’Ebolowa (Sud-Cameroun)


Adjia Ghislaine MADJIKI, Laboratoire des Biotechnologies Végétales et Environnement, Département de Biologie et Physiologie Végétales, Faculté des Sciences, Université de Yaoundé I, BP 812 Yaoundé, Cameroun
Annie-Claude PIAL, Laboratoire des Biotechnologies Végétales et Environnement, Département de Biologie et Physiologie Végétales, Faculté des Sciences, Université de Yaoundé I, BP 812 Yaoundé, Cameroun
Jules-Remy NDAM NGOUPAYOU, Laboratoire des Sciences Géotechniques et Hydrotechniques, Département des Sciences de la Terre et de l’Univers, Faculté des Sciences, Université de Yaoundé I, BP 812 Yaoundé, Cameroun
Akoa AMOUGOU, Laboratoire des Biotechnologies Végétales et Environnement, Département de Biologie et Physiologie Végétales, Faculté des Sciences, Université de Yaoundé I, BP 812 Yaoundé, Cameroun

Date de publication : 1 septembre 2013

Résumé

La dégradation de la qualité des eaux de surface, constitue l’un des problèmes environnementaux majeurs auquel l’humanité est confrontée. Elle se caractérise par l'asphyxie des écosystèmes aquatiques, conséquence de la prolifération anarchique des algues qui consomment tout l'oxygène nécessaire à la vie de ces écosystèmes. Au Cameroun, de nombreuses sources de pollution des eaux ont été identifiées, mais l'absence d’une véritable stratégie de gestion des déchets est à l’origine de la dégradation de la qualité des eaux de surface.

Dans l’optique d’évaluer le Lac Municipal d’Ebolowa (LME) sur les plans hydrologique, morphométrique et physicochimique, une étude a été  menée de février à juillet 2012. L’échantillonnage s’est fait à une fréquence bimensuelle, entre la surface et 0.5 m de profondeur au niveau de trois points: S1 situé à quelques mètres de l’entrée des eaux de la rivière Mfoumou dans le LME, S2 situé au centre du LME à quelques mètres de son exutoire et S3 situé à quelques mètres de l’entrée des eaux de la rivière Bengo’o. Ces échantillons prélevés dans des bouteilles en plastique, sont transportés au laboratoire et analysés suivant des techniques appropriées.

Les résultats obtenus mettent en évidence une diminution de la profondeur et de la superficie du LME, un débit spécifique moyen de 0,28 m3/s, une transparence n’excédant pas les 50 cm et un temps de renouvellement des eaux largement inférieur à une année. Ces résultats montrent que le LME se dégrade au fil des années, et se trouve au stade actuel d’hyper-eutrophie, conséquence de l’absence d’une politique de restauration développée et mise en œuvre par les autorités de la ville. En effet, aucune disposition particulière n’a été prise par les autorités en charge de la gestion du LME, pour y empêcher le déversement des déchets provenant à la fois du Marché Central, et des différentes structures qui le jouxtent. Au contraire, on assiste à Ebolowa à une augmentation des activités génératrices de déchets contribuant à aggraver la dégradation de ce lac. Cette situation laisse présager qu’à terme, on pourrait assister à une disparition totale de ce lac, ce qui ne serait pas nouveau car, des lacs de ce type ont déjà connu le même sort dans d’autres villes camerounaises (Bertoua et Yaoundé).



Pour citer cet article

Adjia Ghislaine MADJIKI, Annie-Claude PIAL, Jules-Remy NDAM NGOUPAYOU et Akoa AMOUGOU. «Caractérisation hydrologique, morphométrique et physicochimique d’un hydrosystème urbain : le lac municipal d’Ebolowa (Sud-Cameroun)». Afrique Science, Vol.9, N°3 (2013), 1 septembre 2013, http://www.afriquescience.info/document.php?id=2972. ISSN 1813-548X.