Le secteur Boumnyébel-Pouma au Cameroun, est situé dans la zone de transition entre l’Unité du Nyong d’âge paléo-protérozoïque et la Chaîne Panafricaine Nord Equatoriale d’âge Néo-protérozoïque. Les analyses géochimiques des formations lithologiques de ce secteur montrent des teneurs anormalement élevées des éléments tels que l’Iridium et le Nickel : les teneurs en Nickel atteignent des valeurs de 2000 ppm alors que les taux d’enrichissement en Iridium vont de quatre mille (4000) à près de trois cents mille (300 000) fois la teneur en Iridium de la Croûte terrestre (0,00003 à 0,00005ppm). De telles valeurs d’enrichissement en Iridium sont de loin bien au-delà des taux rencontrés à la Limite K-T (x450).
L’extinction massive des grands reptiles qui a marqué la fin de l'ère secondaire a été successivement attribuée à la chute d'une énorme météorite puis à un gigantesque cataclysme volcanique. Dans les années 1980, la première observation qui a conduit à l'hypothèse d'une catastrophe d'origine cosmique par Luis et Walter Alvarez est la présence d'un pic en Iridium (Ir) au niveau des sédiments qui marquent le passage de la Limite K-T.
L'Iridium est un platinoïde très rare dans les matériaux terrestres (teneur de l'ordre de 0,00005 ppm) mais beaucoup plus abondant dans les météorites (teneur de l'ordre de 0,5 ppm). Compte tenu des teneurs en Iridium, l'hypothèse d'une origine principalement volcanique pour expliquer la crise K-T et ses manifestations est mise en défaut par le fait que la libération d'Iridium par les volcans reste modeste et ne permet pas d'apporter en surface les 500 000 tonnes présentes à la Limite K-T. C’est le cas de la faible teneur en Iridium des laves des trapps du Deccan en Inde. Dès lors, l'Iridium est considéré comme un bon marqueur de la matière extra-terrestre. C’est aussi le cas des magnétites nickélifères qui ne peuvent se former qu'en présence d'oxygène et d'une grande quantité de nickel sous de fortes températures et qui sont pratiquement absentes de la surface de la planète.