Les métaux lourds sont contenus dans la plupart des rejets municipaux. Des études antérieures indiquent que ces métaux, une fois sur le sol des décharges, migrent vers les nappes d’eau souterraine. Des études spécifiques réalisées au niveau de la décharge d’Akouédo indiquent que l’adsorption est le principal mécanisme géochimique qui gouverne la migration de Cu, Fe, Zn, Pb et Cd dans le sol et permet leur rétention sur la matière organique et sur les couches argileuses. Quant au chrome, il est peu adsorbé et migre de ce fait plus facilement vers les couches profondes. Cette étude est un complément essentiel à ces travaux et contribue à la connaissance des mécanismes géochimiques qui gouvernent la migration du mercure dans le sol d’Akouédo et à l’évaluation du risque de contamination de la nappe du Continental Terminal par ce dernier. Ainsi, le mercure a été analysé quantitativement dans des échantillons de sol prélevés en surface et dans des profils verticaux creusés sur le site de la décharge d’Akouédo. Le pH, la teneur en fer et en matière organique ont été également mesurés. Les concentrations de mercure obtenues dans les différents profils (1,92 à 11,57 ppm) et celles des échantillons de surface (2,62 à 6,23 ppm) sont largement supérieures à celles du profil témoin (1,03 à 3,37 ppm) représenté par un sol sain à Abidjan. Aussi, de fortes teneurs en matières organiques (2 à 1,6.106 ppm) et en fer (2000 à 4500 ppm) ont été mesurées dans les différents profils. Ces derniers favoriseraient des phénomènes d’adsorption, de co-précipitation et de complexation de mercure et donc sa rétention en milieu argile sableuse. Ce mercure est donc capable d’atteindre facilement la nappe et provoquer sa contamination à travers divers processus de migration dans les milieux sableux ou sables argileux vers la profondeur.